En 2017, E. Macron s’était engagé à fermer en 2022 les quatre dernières centrales à charbon (Le Havre, Cordemais, Gardanne et Saint-Avold). Derrière de faux prétextes environnementaux, pour afficher une politique soucieuse de l’environnement, ces fermetures ont été inscrites dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019-2023 même si la loi Énergie climat de 2019 n’interdit pas l’utilisation du charbon dans la production d’électricité mais fixe seulement des seuils maximums d’émission de CO² et un plafond d’heures de fonctionnement pour ces installations.
Dès 2017, le syndicat CGT de la Centrale de Gardanne, le syndicat CGT des Dockers de Fos, le syndicat CGT du Grand Port Maritime de Marseille, l’Union Départementale CGT des Bouches-du-Rhône, la Fédération CGT des Mines et de l’Energie et la Fédération CGT des Ports et Docks dénonçaient cette aberration et avaient exigé un moratoire en soulignant que les centrales à charbon restantes faisaient parties des 10 centrales les moins polluantes d’Europe et surtout qu’elles étaient toujours nécessaires au maintien de la stabilité du réseau électrique, notamment en cas de pics de consommation.
D’ailleurs le RTE, gestionnaire du réseau électrique, avait également mis en avant un ensemble de conditions nécessaires et non réunies à ce jour pour fermer les centrales à charbon : déploiement des énergies renouvelables, mise en service de Flamanville et de la centrale gaz de Landivisiau (Finistère).
En raison de la guerre en Ukraine et de la dépendance énergétique due aux importations russes, le « redémarrage ponctuel » de la centrale charbon de Saint-Avold est aujourd’hui acté pour venir en secours des politiques menées et pour faire face aux défaillances et aux échecs de la libéralisation du secteur de l’énergie.
Mais pourquoi redémarrer seulement ce site sachant que le gouvernement pourrait récupérer des moyens de production pilotables en redémarrant les centrales de Gardanne et du Havre.
Compte tenu de la situation énergétique actuelle et de nos capacités réduites à répondre aux besoins des usagers, des collectivités et des industries, le gouvernement par le biais de la révision de la programmation pluriannuelle de l’énergie, ouvre le débat sur le thermique décarboné.
Sur la base du scénario ADEME 2050 et des scénarios RTE 2050, on aperçoit des difficultés dans tous les scénarios à passer la période de 2030/2035. Mais il est établi que dans 5 scénarios sur 6 de RTE, les besoins en moyen de production thermique de pointe sont entre 5 et 29GW installés.
Aussi, pour nos organisations, il est nécessaire de redémarrer les tranches charbon des centrales de Gardanne et du Havre et de maintenir le parc existant pour relever le défi de l’équilibre du réseau jusqu’à 2035. Cela permettra de laisser le temps aux technologies permettant de diminuer l’impact CO² de mûrir comme celle du CCS pour capter et stocker le CO².
Derrière chaque annonce de fermeture, il y a des hommes et femmes pour faire fonctionner ces installations. Il y a nécessité à reconnaître leur implication et à leur donner un avenir grâce à de véritables projets industriels.
Pour nos organisations, tous les moyens de production doivent être utilisés pour répondre aux besoins des usagers et des entreprises. Ils doivent néanmoins répondre aux enjeux environnementaux, en investissant sur des technologies réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Cela doit tendre progressivement vers un mix énergétique bas carbone incluant les centrales charbon tout en travaillant sur la mise en œuvre d’installations de captage et stockage du CO².
La production d’énergie ne doit pas s’aborder sous l’angle du rationnement ou de la décroissance mais se développer dans un cadre public d’indépendance et souveraineté énergétique prenant en compte la réponse aux besoins des usagers, la préservation de l’environnement et les enjeux sociaux et sociétaux.
Pour la FNPD CGT, la FNME-CGT, les Unions Départementales CGT 13, 44 et 76, le syndicat CGT de la Centrale de Gardanne, le syndicat CGT des Dockers de Fos et le syndicat CGT du Grand Port Maritime de Marseille, l’état doit faire redémarrer les centrales à charbon de Gardanne et du Havre.