lundi 7 octobre 2019

Pour Gazelénergie, dialogue social égale assignations au tribunal

Le 7 décembre 2018, à l'appel de son syndicat CGT, le personnel de la Centrale de Gardanne s'est mis en grève pour défendre l'ensemble des emplois sur le site menacés par:
  • la décision de l’État de stopper la production d'électricité issue de la combustion de charbon avant 2022 ; 
  • l'immobilisme de l'entreprise incapable de proposer quoi que soit pour maintenir la production d'électricité et l'emploi sur le site. 

Pendant 8 mois de luttes, faisant face aux menaces, recours judiciaires et chantages, les salariés et leur syndicat CGT ont porté leurs revendications devant les élus, les organismes consulaires et l’État. Le syndicat CGT a travaillé à proposer des projets industriels permettant de développer l'emploi et les capacités de production.
Les mobilisations successives, y compris en période estivale, ont obligé l’État à intervenir.
L'entreprise s'était engagée à financer les investissements immédiats permettant un fonctionnement fiable de la tranche 4 Biomasse et la remise en état de la Tranche 5 au charbon.
Une réunion tripartite, Etat, Entreprise et CGT sur la présentation de projets industriels et des moyens pour les concrétiser a eu lieu le 11 septembre 2019  à la Préfecture de Région à Marseille
Cependant, l’entreprise est arrivée les mains vides à la réunion sans rien à présenter.
Les salariés, ont donc décidé de reprendre la grève avec leur syndicat CGT en attendant la tenue d’une autre réunion tripartite qui s’est tenue le 20 septembre 2019.
Ce jour-là Gazelénergie n’a rien apporté de plus mais les trois participants sont arrivés à l’accord suivant :
  • L'Etat prend en charge la première partie de l'étude de faisabilité des projets présentés par la CGT
  • L'entreprise relance les travaux de remise en état de la tranche 5
  • Les salariés suspendent leur mouvement de grève. 
Cependant, depuis cette date, l'entreprise n'a rempli aucun de ses engagements. Donc la grève sur le site de la Centrale de Gardanne se poursuit. 
Las de ce silence, le 30 septembre,  les salariés et leur syndicat CGT interpellent la Direction du site et demandent des réponses concrètes à leurs inquiétudes. 
Mais celle-ci est incapable de donner une date à laquelle elle pourrait répondre à la question pressante que se posent les salariés : fera-t’elle le nécessaire pour que la tranche 5 (charbon) redémarre ? Ou pas. 
Dans un tract publié le 3 octobre 2019, la Direction Nationale affirme que tout est prêt pour faire ces travaux. Pourquoi ne donne t’elle pas une date de début des travaux ?
QUI DIT VRAI? QUI BALADE LES SALARIÉS ET LEUR SYNDICAT CGT?
Le 2 octobre, une réunion s'est tenue en préfecture avec l'Etat et les experts sur les projets portés par la CGT. La Direction de Gazelenergie s'était engagée à y participer et n'est pas venue. 
Cela étant écrit, il est dommage que l’État, décisionnaire dans le projet de fermeture des tranches au charbon n’assume pas ses responsabilités pour construire des solutions d’avenir en termes de production énergétique et d’emploi. De même sa passivité face à la gestion de la crise sociale par UNIPER puis Gazelenergie pose question. Y aurait-il des complicités inavouables ?
Aujourd’hui  nous avons appris que la direction de Gazelénergie assigne quatre responsables du syndicat CGT, ainsi que le syndicat CGT en tant que personne morale, à comparaître en référé mardi 8 octobre à 8h30 au TGI d’Aix en Provence (Jas de Bouffan)
Dans une situation où l’avenir de notre établissement est en jeu, les dirigeants de l’entreprise choisissent l’affrontement et les poursuites judiciaires contre les salariés en lutte plutôt que la discussion et l’élaboration de projets permettant de sauvegarder les emplois à la Centrale de Gardanne et mettre en place une plateforme énergétique plus respectueuse de l’environnement..
C’est pour cacher le vide de ses projets que la direction entretient l’incendie social.
Les salariés et leur syndicat CGT construiront l’avenir en terme d’emploi et d’innovation industrielle avec ou sans Gazelénergie. Seules la lutte et la solidarité nous permettra d’atteindre nos objectifs communs.

CEUX QUI VIVENT SONT CEUX QUI LUTTENT

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