mercredi 3 octobre 2018

Lettre ouverte à Monsieur Poyer PDG d'UNIPER FRANCE

M. Poyer,

Les travailleurs d’Uniper France vivent une période très brouillée. Les annonces faites par le gouvernement sur son choix d’arrêter la production d’électricité à partir du charbon et le comportement de la direction, à tous les niveaux, nous laissent perplexe sur l’avenir de l’entreprise.

Depuis l’annonce du Président Macron de la fin du charbon en 2021, l’entreprise ne se dote d’aucun moyen afin de conserver voire développer l’outil industriel ainsi que les emplois directs et indirects qu’il génère. Au contraire, tous les signaux que vous envoyez démontrent plutôt une volonté de se débarrasser de l’entreprise et de vous dédouaner de toutes responsabilités dans cette conjoncture difficile et complexe.

Cette absence totale d’investissement humain et financier dans la recherche de solutions d’avenir n’est pas vraiment une originalité pour les travailleurs de la centrale de Gardanne.

Votre manque d’implication va jusqu’à ne donner aucune information, ni aux travailleurs ni à leurs représentants. Les orientations et décisions de l’entreprise ne parviennent que par l’intermédiaire de la presse.

Ces informations ne font que confirmer nos craintes : le seul intérêt d’Uniper face aux annonces depuis 2017 est l’accompagnement financier par l’Etat pour la fermeture du charbon.



Vous-même, M. Poyer, êtes totalement déficient concernant l’avenir. Vous fuyez vos responsabilités de P.D-G de l’entreprise. Certains travailleurs se demandent même si vous occupez toujours vos fonctions. La CGT n’en doute pas mais cela ne rassure personne  pour autant. En votre présence comme en votre absence, aucun sujet n’avance.

La CGT ne peut que constater le vide autant sur l’avenir de l’entreprise que sur la notion de dialogue social, incontournable dans cette période.

Vous êtes même dédaigneux vis-à-vis des travailleurs de la Centrale de Gardanne. En effet, vous avez personnellement présenté votre cahier d’acteur de la PPE (même s’il est vide) à tout le personnel (siège et Emilie huchet) sauf à Gardanne.

Ce comportement est inacceptable pour la CGT et vous renvoie, vous et vos collaborateurs les plus proches, à choisir vos interlocuteurs et différencier les travailleurs selon leur expression aux élections professionnelles.

Non seulement vous êtes aux abonnés absent dans l’entreprise mais vous êtes à la tête d’une direction nationale et locale dont nous doutons de la capacité à diriger, gérer, organiser les sites et à assurer un avenir aux travailleurs et à leur famille.

Nous pouvons aisément reconnaître que certains savent se plaindre de salariés qui ne se comportent pas en bons petits soldats serviles et nous le revendiquons. Seule la lutte nous permettra d’avoir un avenir. D’autres savent faire des choix préjudiciables et nuisibles entermes de fonctionnement et de maintenance des tranches. Ce sont les mêmes qui couvrent (et cautionnent) des comportements et propos haineux et racistes envers les travailleurs. En somme, rien de bien reluisant pour vous et votre équipe dirigeante.

Je tiens à vous rappeler que la Cgt est porteuse de valeurs fortes. Nous dénoncerons et nous nous opposerons quoi qu’il arrive et de toutes les façons nécessaires à toutes les formes de discriminations, tous les propos et agissements haineux, racistes, xénophobes, sexistes...

Nous combattrons également avec force tous ceux qui chercheraient à utiliser ces prétextes à des fins antisyndicales ! Votre inaction, à vous et vos collaborateurs, sur ces sujets vous rend complice. C’est un comportement intolérable.

Votre allocution du 24 septembre 2018 a été d’une puérilité déconcertante... Dans le contexte où nous nous trouvons, vous vous contentez de lire un texte qui ne répond en rien aux questions et inquiétudes des travailleurs.

Je ne parle même pas des questions posées sur Fortum ou sur les annonces de la vente d’Uniper en France lues dans la presse. Vous vous dérobez lâchement en vous cachant derrière un droit de réserve imaginaire ou par le fait de ne pas être tenu au courant par les dirigeants du Groupe. Tout cela manque cruellement de consistance.

Les travailleurs sont déterminés. Vous et votre équipe dirigeante êtes un coût trop important pour l’entreprise. Vous n’apportez aucune solution pour assurer la pérennité des outils de production. Vous n’apportez aucune réponse concrète aux interrogations légitimes des travailleurs quant à leur avenir.

Il est grand temps que l’entreprise décline une stratégie claire sur le développement de l’outil industriel et reprenne la position de la Cgt pour l’obtention d’un moratoire primordial pour la réalisation de n’importe quel projet alternatif et/ou complémentaire au charbon.

Votre réorganisation, qui a été validé par notre organisation syndicale et non mise en place par la direction pour améliorer le fonctionnement de nos outils, serait un point d’appui pour maximaliser les tranches. Il est grand temps que vos collaborateurs se servent de la compétence des travailleurs au lieu de l’incompétence des dirigeants.

Comme cité plus haut, il grand temps que la direction arrive à la table des négociations avec  un réel contenu pour répondre à l’ensemble des revendications des travailleurs. La direction doit sortir des positions dogmatiques que vous cautionner. Positions qui se retrouvent dans le contenu et le fonctionnement de l’ensemble des IRP de l’entreprise.

La prise en compte des propositions faites dans ce courrier pourrait être un point d’appui pour trouver les conditions minimales nécessaires dans le cadre de futures discussions. Ces discussions devront nous permettre de mettre en place des outils adéquats pour trouver des solutions d’avenir avec et en complément du charbon.

Sincères salutations.


Nicolas Casoni
Secrétaire Général du
Syndicat CGT de la Centrale de Gardanne

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