jeudi 18 octobre 2018

Lettre ouverte au gouvernement

Gardanne, le 18 octobre 2018



Il a fallut 4 jours de grève pour que la direction d’UNIPER réponde positivement aux revendications des travailleurs de la Centrale de Gardanne portées par leur syndicat CGT.

Pour rappel, la décision du Président Macron, de fermer les centrales au charbon, sans tenir compte des besoins énergétiques des populations, de l’industrie et des services publics et des emplois qui en découlent, est inacceptable.

Depuis l’annonce du gouvernement de l’arrêt des centrales charbon au plus tard en 2021, les travailleurs de la Centrale de Gardanne sont intervenus auprès des élus et des administrations concernées leur exprimant leurs revendications. Les travailleurs avec la CGT revendiquent l’obtention d’un moratoire sur l’arrêt du charbon afin de permettre la mise en place de projet complémentaire et alternatif au charbon tout en prenant en compte l’aspect environnemental.

Cependant, le silence de la direction d’UNIPER et son refus, jusqu’à présent, de travailler à un moratoire et à des projets industriels, tout en négociant en sous main avec le gouvernement des indemnités de fermeture, a amplifié la détermination des travailleurs.

Les travailleurs avec la CGT, excédés par l’obstination du gouvernement à faire rimer environnement avec suppressions d’emplois et par les manœuvres patronales visant à monnayer au mieux la fermeture des centrales, ont décidé d’une grève reconductible.



La lutte des travailleurs a permis d’obtenir :

  • Le financement par l’entreprise d’une expertise mandatée par la CGT permettant d’étudier la faisabilité de plusieurs projets afin de cerner des pistes sérieuses et concrètes sur l’avenir possible de la production électrique sur le site avec le charbon et en complément du charbon.
  • Une prise de position publique de la direction d’UNIPER s’opposant aux annonces du gouvernement et relayant la demande de la CGT d’une réunion tripartite (représentants de l’état, entreprise et organisation syndicale) qui aura pour objectif de définir toutes les conditions nécessaires pour le maintien ou l’augmentation des capacités de production ainsi que la sauvegarde ou le développement de l’emploi sur le site.
  • La garantie d’embaucher au statut afin de combler le sous effectif qui perdure depuis 4 ans.
  • La venue à la Centrale de Gardanne du PDG de l’entreprise afin d’avoir un échange avec les travailleurs sur l’avenir du site (la mise en vente de l’entreprise, ses orientations stratégiques…).

Après quatre jours de grève, concrétisés par une forte mobilisation du personnel y compris sous traitant, la participation à des manifestations, une visite à la DIRECCTE, les dirigeants d’UNIPER ont accédé à TOUTES les revendications des travailleurs portées par leur syndicat CGT.

Il s’agit pour nous d’un premier pas positif vers la construction d’un projet garantissant à l’avenir un approvisionnement en électricité sûr de la population, de l’industrie et des services publics de notre région, permettant un développement industriel et la création d’emplois.

La CGT dénonce toutefois le positionnement irresponsable d’UNIPER qui précise ne pas vouloir mettre 1 centime dans un projet d’avenir. Cette position est irresponsable et renforce l’idée que le seul souhait de l’entreprise est de monnayer au mieux la fermeture de la Centrale de Gardanne.

De plus, le 19 octobre 2018, le gouvernement a invité au ministère l’ensemble des élus et représentants de l’état locaux à une réunion concernant la mise en place des CTE. La récente intervention de Sébastien Lecornu va bien plus loin et précise que cette réunion servira à fermer la Centrale de Gardanne.

Alors que la CGT et la direction d’Uniper partagent un point, la mise en place d’une réunion tripartite ayant pour objectif de définir toutes les conditions nécessaires pour le maintien ou l’augmentation des capacités de production ainsi que la sauvegarde ou le développement de l’emploi sur le site, le gouvernement accélère sa casse programmée en évinçant y compris les premiers acteurs de cette réunion.

La forme choisie par le gouvernement est symptomatique de la position dogmatique qu’il tient sur le charbon. La décision d’évincer les travailleurs dans la démarche ne fait que démontrer l’incompétence gouvernementale. A aucun moment l’Etat n’a permis de réunir l’ensemble des acteurs afin d’échanger sur cette question. Il est grand temps que le gouvernement crée les conditions d’un débat de fond sur la question du charbon mais aussi sur les questions énergétiques et industrielles.

Les travailleurs avec la CGT ne laisseront pas ce gouvernement d’opportunistes à la solde de la bourgeoisie détruire leurs outils de travail sous de faux prétextes écologiques. La CGT, dans ses propositions, va beaucoup plus loin sur les questions environnementales que le gouvernement et le patronat.

Nous prendrons nos responsabilités et sommes déterminés à mener la lutte jusqu’à ce que l’avenir de nos outils de productions et de nos emplois soit assuré dans une cohérence globale compte tenu de nos interconnexions avec l’ensemble des industries et des services publics de notre territoire.

Dans ce cadre, les travailleurs avec la CGT, participerons à toutes les initiatives et actions qui permettrons de faire reculer le gouvernement et le patronat sur leurs projets de destructions d’emploi.

Dans le même sens, les travailleurs avec la CGT seront très attentifs des positions de tous les intervenant lors de la réunion du 19 octobre 2018 au ministère concernant l’avenir de la Centrale de Gardanne.

Plus que jamais, la CGT revendique l’obtention d’un moratoire sur les centrales charbon afin de se laisser le temps nécessaire à l’élaboration de projets industriels permettant de maintenir ou d’augmenter les capacités de production ainsi que sauvegarder ou développer l’emploi. Cette condition est indispensable car aucun projet ne peut voir le jour dans les délais annoncés par le gouvernement.

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